Santé
Lesbiennes, gays, bis et trans, nos communautés sont confrontées à des inégalités sociales de santé du fait de ce que nous sommes, de nos choix de vie, de nos pratiques, de notre environnement, mais aussi de notre place dans la société.
Ces inégalités se traduisent notamment par une forte préoccupation liée à la santé sexuelle. Ainsi, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes représentaient la moitié des nouvelles contaminations au VIH en 2013. Si les données sont rares sur les personnes trans, celles dont on dispose font état d’une prévalence du VIH bien supérieure à celle de la population dite générale. La santé des lesbiennes reste, quant à elle, encore invisible et non considérée ; néanmoins, on a désormais démontré qu’avec les bisexuelles, elles sont plus sujettes aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) et qu’elles accèdent moins au suivi gynécologique que les femmes hétérosexuelles.
Alors que le Plan national de lutte contre le VIH/sida et les IS T est en phase de transition et sans perspective claire sur sa poursuite, la marche des fiertés 2015 porte l’exigence que soit prise en compte, dans la loi de santé encore en discussion, la lutte contre ces inégalités pour mieux y répondre, l’exigence de développer une offre de santé adaptée aux besoins de nos communautés, aux enjeux spécifiques qui y sont liés, que ce soit dans la loi ou dans les politiques nationales et régionales. Lors de la marche des fiertés 2015, nous refusons que notre santé soit sacrifiée au profit de politiques de rigueur budgétaire ; l’année écoulée nous a montré que les belles initiatives associatives nées dans des associations de lutte contre le VIH/sida et de santé communautaire ne sont que trop peu soutenues par les pouvoirs publics, alors que les besoins de santé des membres de nos communautés sont immenses.
La marche des fiertés 2015 affirme que les discriminations nuisent à notre santé et que nous subissons également, en plus, des discriminations en rapport avec la santé. Il est indispensable d’offrir aux gays/HSH, aux lesbiennes, aux bisexuel-le-s et aux trans les conditions et les moyens de prendre soin d’elles et d’eux et de préserver leur santé, sur les plans physique, psychique et social. Au-delà du VIH/sida et des autres IS T, les besoins de santé des gays/HSH, des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des trans sont immenses : mauvais accès des lesbiennes et des bisexuelles à certains actes et examens, surconsommation de tabac et d’alcool ou usages problématiques de drogues, difficultés vécues en matière de santé mentale, mal-être et suicide, parcours de transition des personnes trans, discriminations, isolement lié au vieillissement… Ils nécessitent une mobilisation massive : nous demandons à pouvoir accéder à des services de santé adaptés à nos besoins. Nos corps, nos vies, notre santé !
Nos revendications :
Pour une politique ambitieuse de santé sexuelle et de lutte contre le VIH : Privilégier la prévention plutôt que les logiques de répression, notamment sur l’usage de drogues ou les lieux de dragues ; Intensifier les campagnes et actions de dépistage en particulier auprès des groupes les plus exposés ; Accroître les moyens financiers, notamment par le soutien aux associations ou au développement d’actions de santé sexuelle. Élargir l’accès aux traitements post-exposition Garantir un accès aux soins de qualité pour toutes et tous
Encourager la recherche sur les effets à long terme de l’hormonothérapie ainsi que les interactions entre celle-ci et les différents traitements (pharmacopée du quotidien, aide à la santé psychique, maladies chroniques, VIH…).
Concevoir et mettre en oeuvre un plan global sur la santé FSF (femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes), avec un volet santé sexuelle, comportant une formation des professionnel-le-s de santé – en particulier des gynécologues, pour lutter contre les problèmes d’accès aux soins des lesbiennes et des bisexuelles
Promouvoir à l’égalité d’accès à la santé et au logement pour les personnes âgées LGBT et/ou vivant avec le VIH. Améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec VIH et les ALD.
Améliorer l’accès au soin des personnes trans, notamment via des formations à l’accueil et à la prise en charge pour les médecins et personnels de santé (gynécologues, généralistes).
Lutter contre la discrimination des personnes vivant avec le VIH (sérophobie) dans tous les milieux (monde du travail, accès aux soins et aux services, prisons).
En matière de don du sang, réviser le critère d’exclusion des hommes homosexuels, vécu comme stigmatisant, et proposer que les critères se portent sur les « pratiques à risque » plutôt que les « populations à risque ».
Réaffirmer le principe de co-responsabilité en cas de contamination par le VIH lors des rapports sexuels entre adultes majeurs consentants.
Mettre en oeuvre rapidement la levée de l’interdiction de soins funéraires de conservation à l’encontre des personnes ayant vécu avec le VIH et ou une hépatite.
Mettre en place des enquêtes d’ampleur nationale de Santé LGBT afin de nourrir des politiques publiques qui répondent aux inégalités sociales de santé.
Lutter contre le mal-être et le suicide LGBT, notamment des jeunes, des personnes âgées, des personnes vivant avec le VIH
A l’international, intensifier la participation de la France aux financements et programmes de lutte contre le VIH, ainsi qu’aux programmes de promotion de la santé des femmes.