REPORT DE LA LOI BIOETHIQUE : LA MAJORITE UTILISE LES FAMILLES LGBT COMME UNE VARIABLE D’AJUSTEMENT POLITICIENNE !

L’inter-LGBT a appris hier matin par voie de presse le report de la loi bioéthique, dont l’examen n’aurait lieu qu’après les élections européennes au lieu du début d’année.

Si un report d’un mois ou deux pouvait être compris – la mission d’information sur la loi relative à la bioéthique de l’Assemblée nationale ayant pris un peu de retard – un tel délai de plus de 8 mois, est inadmissible. Ce n’est là qu’une question de priorité politique, d’autant que l’idée d’un groupe bicaméral a été, heureusement, abandonnée.

Ce n’est pas aux citoyennes de payer les conséquences des crises qui ont obligé l’Assemblée à repousser le projet de loi de révision constitutionnelle qui devait être étudiés cet été. Pendant que le gouvernement choisit de reporter cette loi, les personnes LGBT se font agresser, les enfants des familles LGBTparentales sont stigmatisées par les opposants et les femmes sont contraintes de s’exiler pour fonder une famille, parfois en s’endettant, mais aussi en mettant leur santé en danger.

Le président de la République disait vouloir faire des droits des femmes une priorité. Dans les faits nous constatons que ce sont encore les femmes qui passent en dernier.

Le débat sur la PMA dure depuis plus de vingt ans maintenant, et toutes les institutions saisies de la question ont rendu un avis positif, comme le Défenseur Des Droits, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes et le Comité National d’Ethique ou renvoyé au législateur, comme le conseil d’état qui précise que la question « appelle une réponse plus politique que juridique. »  Les français soutiennent largement cette mesure. L’Inter-LGBT, qui a participé aux innombrables débats et consultations en supportant des propos blessants et méprisants sur nos familles, n’a été que trop patiente.

Nous l’avions dit et répété, la loi bioéthique n’est pas le véhicule approprié pour l’ouverture de la PMA, par la longueur des débats et parce que ce n’est plus un sujet bioéthique. Il n’est pas trop tard pour présenter un projet de loi ouvrant la PMA et réformant la filiation, qui pourrait passer par une procédure accélérée et qui s’insérerait plus facilement dans le calendrier parlementaire.

Nous attendons depuis trop longtemps la concrétisation de la promesse présidentielle sur la PMA. Mais, manifestement, le nouveau monde du président Macron ressemble furieusement à l’ancien et continue de considérer les droits des femmes et des personnes lesbiennes, gaies, bies et trans, comme une simple variable d’ajustement dans une stratégie politicienne. Une stratégie qui privilégie des calculs court-termistes plutôt que la protection des familles.