Rencontre des associations de lutte contre l’homophobie avec Twitter : une première étape

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 11 FEVRIER 2013

COMMUNIQUE INTERASSOCIATIF – Inter-LGBT / SOS-Homophobie / Contact France / RAVAD

logo_twitterLe 8 février, les associations SOS homophobie, CONTACT, l’Inter-LGBT et le RAVAD ont rencontré les responsables de Twitter, en présence de la Ministre Najat Vallaud Belkacem – à l’initiative de la rencontre – et d’un représentant du Ministère de Fleur Pellerin.

Après que des avalanches de propos haineux, allant de l’insulte à l’incitation au meurtre à l’encontre des personnes homosexuelles, aient été déversées sur des listes de discussion intitulées #Simonfilsestgay ou encore #Ungaymort, Twitter concède une première étape dans la lutte contre les discriminations sur le réseau social.

Reconnaissant que sa procédure de signalement est complexe et insuffisamment connue des utilisateurs, Twitter s’est engagé à l’améliorer et à y associer des organismes tels que des associations afin que leurs signalements soient traités prioritairement et qu’elles puissent diffuser de manière visible des messages pédagogiques et de rappels à la loi.

En revanche, Twitter est resté particulièrement vague, si ce n’est elliptique, sur la question des délais de prise en charge des signalements, le cas échéant de suppression des tweets enfreignant la loi et renvoie à un futur vague – « au cours de l’année » – la mise en place d’un bureau français. Il est par ailleurs regrettable que Twitter n’ait pu qu’annoncer une rencontre à venir avec le Ministère de l’intérieur et non affirmer clairement son intention de travailler en collaboration avec le portail officiel de signalement www.internet-signalement.gouv.fr. Enfin, Twitter est resté évasif quant à sa volonté de communiquer les données IP des auteurs de messages répréhensibles.

La volonté de Twitter de lutter contre les déferlements de haine sur sa plateforme ne semble devoir se concrétiser que par la délégation de la pédagogie et des signalements aux associations. Il est à regretter qu’une impulsion de plus grande envergure ne soit pas donnée à la mise en œuvre d’un principe simple : Internet est un espace de libre expression mais n’est pas une zone de non droit. Si l’étendue du réseau social complique nécessairement la tâche, elle démultiplie corrélativement le nombre de victimes et la violence des coups portés par chacun de ces mots haineux.

Si la réponse à la diffusion massive de la haine et du rejet de l’autre – à raison de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de ses convictions religieuses, de ses origines ethniques, etc – doit évidemment être graduée, elle doit être à la hauteur des enjeux. Les engagements pris par Twitter le 8 février ne doivent constituer qu’une première étape dans la lutte efficace contre les propos discriminants et haineux diffusés sur le réseau social.

Contacts presse :

SOS homophobie, Elisabeth Ronzier, présidente, elisabeth.ronzier (at) sos-homophobie.org,

CONTACT France, Jean Beretta, président, jberetta (at) asso-contact.org

RAVAD, Jean-Bernard Geoffroy, président, geoffroybleitrach.avocat (at) orange.fr

Inter-LGBT, Nicolas Gougain, Porte parole, 06 77 87 37 00, nicolas.gougain (at) inter-lgbt.org