Réaction suite aux mesures contre la haine anti-LGBT annoncées en conseil des ministres le 26 novembre
L’Inter-LGBT salue les premières mesures présentées par Marlène Schiappa au conseil des ministres du 26 novembre, suite à la hausse des actes anti-LGBT recensés. Néanmoins, elle restera très attentive à la mise en place effective des mesures annoncées en l’absence d’annonce d’un budget dédié et dans un contexte de forte réduction budgétaires pour les services publics. L’Inter-LGBT rappelle aussi qu’une prolongation des débats sur la PMA et la filiation va à l’encontre d’un plan de lutte contre les LGBTphobies…
L’Inter-LGBT approuve la méthode employée par le ministère et le gouvernement pour l’élaboration de sa stratégie contre la haine LGBTphobe. Il a consulté les associations et pris en compte leurs remarques, pour l’élaboration de ces premières mesures d’urgence. Le fait d’attendre l’évaluation par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme du plan national de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT, piloté par la DILCRAH, avant de le renouveler, nous semble très pertinent. Nous espérons que ce sera aussi l’occasion de le développer et de renforcer les moyens de la DILCRAH, dont l’action est unanimement saluée par nos associations.
L’Inter-LGBT se félicite aussi de la poursuite du soutien aux actions locales, permettant aux associations de terrain de se développer avec l’élargissement des compétences des Comités Opérationnels de lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme. Il faudra néanmoins adapter la composition de ces comités, qui varie suivant les préfectures pour qu’ils soient légitimes à traiter de ce sujet. Nous sommes aussi particulièrement sensibles à l’attention enfin portée aux territoires d’Outre-mer, même si une ligne d’écoute ne peut être qu’un tout premier pas si l’on veut une action efficace et pérenne.
La formation des fonctionnaires de police, de gendarmerie, de la justice et de l’éducation nationale annoncée est une mesure réclamée de longue date par les associations. Nous serons donc très attentif·ve·s à sa mise en place effective. La réduction du nombre de fonctionnaires et le recours de plus en plus massifs à des contractuels annoncés sont cependant contradictoires avec les objectifs de lutte contre les LGBTphobies du gouvernement Il en est de même pour la campagne de communication prévue par le gouvernement, au sujet de laquelle nous souhaitons rappeler qu’il est essentiel de la concevoir en partenariat avec les associations pour qu’elle soit la plus efficace possible. Elle gagnerait aussi à être diffusée en affichage et en télévision pour plus de visibilité, et donc une réelle efficacité.
Par ailleurs, face à la montée des extrémistes identitaires et leurs répercussion sur toutes les minorités, l’Inter-LGBT encourage le gouvernement à mener avec la Dilcrah une réflexion globale sur les discours de haine, qu’il s’agisse de LGBTphobie, de sexisme, de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme, d’islamophobie, ou de handiphobie pour envisager des réponses communes, notamment sur internet. Elle souhaite aussi souligner, comme elle l’a fait en présence du Président de la République, que la prévention de la haine et des discriminations, comme l’accompagnement des victimes, nécessite un engagement fort de l’état et des services publics de qualité ce qui entre souvent en contradiction avec les objectifs de réduction budgétaires.
Si l’Inter-LGBT est donc globalement satisfaite de ces annonces, nous attendons de voir quelle en sera sa traduction concrète. Il en va de même pour l’engagement des autres ministères, et notamment de la Santé, de la Justice, de l’Éducation nationale et des Outre-mer que nous souhaitons rencontrer au plus vite. Beaucoup de sujets sont en attente de leur côté !
Enfin, rappelons que la première mesure pour éviter les discours de haine et de stigmatisation de nos familles – comme ceux de M. Wauquiez – serait de ne pas allonger les débats sur l’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée !