PMA sans condition ni restriction, c’est maintenant !
Ce 24 juin 2017, nous serons, encore et toujours, des milliers à marcher dans Paris pour réclamer nos droits.
Cette année, la communauté célébrera 40 ans de Marches. 40 ans d’un mouvement pour la construction et la consolidation de la communauté LGBTI+. Un mouvement qui a pour but de transformer la société afin qu’elle devienne inclusive, respectueuse de la diversité et solidaire avec toutes les communautés, en particulier avec celles qui se trouvent dans des situations de précarité.
Cette année, pour la 40e Marche, nous partirons de la Place de la Concorde. C’est un endroit emblématique car pour le départ – et la préparation des chars – nous ferons face à l’Assemblée nationale. Une place également symbolique car, en 1993 et ce pendant 2 heures, elle a été rebaptisée par Act Up « place des morts du Sida ». Ce départ historique illustre l’histoire de nos luttes pour la reconnaissance de nos droits et nous rappelle les combats qui restent, malheureusement, encore à mener.
Ainsi, la communauté LGBTI+ et ses allié-e-s vont, à nouveau, prendre la rue dans un contexte où l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie continuent à s’exprimer de façon brutale et banalisée. Force est de constater que les raisons pour lesquelles les premières marches ont vu le jour, c’est-à-dire la répression et les discriminations à l’encontre des personnes LGBTI+, n’ont pas disparu. Pire, dans certains pays cette répression s’est accentuée, bafouant les droits humains des personnes en raison de leur identité de genre et/ou de leur orientation sexuelle. Tel est le cas en Tchétchénie, où des personnes sont arrêtées, torturées voire assassinées en raison de leur orientation sexuelle supposée ou réelle. Malheureusement, la Tchétchénie n’est pas une exception : 72 pays condamnent encore l’homosexualité. Nous marcherons donc pour réclamer l’arrêt des exactions et continuer à mobiliser la communauté internationale contre les discriminations dont font l’objet les personnes LGBTI+ dans le monde. Combien de temps encore allons-nous devoir marcher pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité ?
En France, bien que nous ayons connu une certaine avancée de nos droits – dépénalisation de l’homosexualité, pénalisation des propos de haine et des discriminations en raison de l’orientation sexuelle et/ou l’identité de genre, ouverture du mariage et de l’adoption à tous les couples et simplification du changement d’état civil pour les personnes trans – il reste encore beaucoup de droits à obtenir !
Nous marcherons, par exemple, à nouveau pour dénoncer la LGBTphobie ambiante à laquelle les personnes LGBTI+ sont confrontées au quotidien, y compris à la télévision !
Nous marcherons pour que le changement d’état civil des personnes trans soit déclaratif, basé uniquement sur l’autodétermination des personnes concernées et ouvert également aux mineurs.
Nous marcherons pour obtenir une politique de santé adaptée à nos besoins ! Nous exigeons de véritables actions nationales de lutte contre le VIH/Sida et les IST. Nous réclamons également le développement d’une offre de santé adaptée aux besoins de nos communautés, aux enjeux spécifiques qui y sont liés, dans les politiques nationales et régionales. Nous refusons que notre santé soit sacrifiée au profit de politiques de rigueur budgétaire car les besoins de santé des membres de nos communautés sont immenses.
Malgré les promesses du gouvernement Hollande d’ouvrir la Procréation Médicalement Assistée (PMA), nous sommes au même point qu’il y a 5 ans. Pourtant, il y a urgence à légiférer. En refusant ce droit aux couples lesbiens et aux femmes célibataires, la France les condamne à poursuivre ce parcours dans la clandestinité, ce qui n’est pas sans conséquence : stress, suivi médical plus compliqué, précarité sanitaire et juridique. À cela, il faut ajouter le surcoût financier d’une PMA à l’étranger : obligation de poser des congés, frais de déplacements, frais médicaux parfois extrêmement élevés qui restent à la charge des femmes alors qu’ils sont remboursés à celles qui font une PMA en France… Cela pousse certaines femmes à recourir à des « inséminations artisanales ». En 2015, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a qualifié le refus d’ouvrir la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires d’« incohérence du droit français ». Il ne peut pas y avoir d’égalité sans la PMA !
PMA sans condition ni restriction, c’est maintenant !