Non à la fermeture du centre de santé sexuelle « Le 190 » !

SantéL’Inter-LGBT s’alarme des difficultés que connaît « Le 190 », centre de santé sexuelle situé à Paris, menacé de devoir mettre fin à ses activités d’ici la fin de 2014. Elles sont symptomatiques de l’absence de volonté des pouvoirs publics de consacrer les moyens nécessaires au développement d’une offre de santé globale qui prenne en compte les besoins des gays, des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des personnes trans, alors même qu’il s’agit d’une priorité affichée par le Plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST du ministère de la Santé.

« Le 190 » est un centre de santé situé à Paris 20ème dont la création a été portée par l’association Sida Info Service. Il propose une offre de soins de santé sexuelle à une population de personnes « à sexualités minoritaires » – principalement des hommes gays – à travers des consultations médicales et infirmières et des entretiens avec des intervenants associatifs. L’objectif principal du centre est de proposer une offre de prévention du VIH et des autres IST à travers des services de santé sexuelle.

« Le 190 » est un projet de santé innovant qui représente la première initiative, à Paris, d’une telle offre de santé, dont le développement est préconisé dans le Plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST. L’ensemble des acteurs s’accorde sur la pertinence que représente « Le 190 », qui bénéfice d’une reconnaissance nationale et internationale. Il constitue une expérience unique en France ; dans quelques autres villes, des dispositifs peinent à naître, faute de moyens.

Pourtant, le centre ne voit pas son activité figurer dans les priorités des bailleurs publics de la lutte contre le VIH/sida et les IST. Il est déplorable de constater que ce projet n’a pas reçu une plus grande attention de la part des pouvoirs publics : il a fallu plusieurs années pour que l’ARS s’engage de façon conséquente ; quant au soutien de la Mairie de Paris et du Conseil régional, il fut, jusqu’à présent, irrégulier et très inférieur aux besoins. « Le 190 » est ainsi confronté à une difficulté structurelle de financements, qui met en aujourd’hui en cause la poursuite de ses activités à court terme.

Ces difficultés sont symptomatiques de l’absence de volonté des pouvoirs publics de consacrer les moyens nécessaires au développement d’une offre de santé globale à destination des gays, des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des personnes trans. La situation du VIH/sida et des IST chez les gays et les personnes trans, le mauvais accès des lesbiennes et des bisexuelles à certains actes et examens, les usages de drogues ou les difficultés vécues en matière de santé mentale exigent pourtant une mobilisation massive. Les besoins de santé des LGBT sont immenses : lutte contre les discriminations, mal-être et suicide, parcours de transition des personnes trans, formation des professionnels, prise en compte du vieillissement.

Il est impératif que les pouvoirs publics soutiennent la mise en place de services de santé en direction de nos communautés. Il n’est pas envisageable qu’une ville comme Paris soit dépourvue d’une structure comme Le 190. Celle-ci existe, elle répond à des besoins, il faut assurer les conditions de son développement. Ce sont, en fait, 10 dispositifs de ce type qui devraient ouvrir, pour répondre aux besoins des gays, des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des personnes trans, et plusieurs dizaines en France !

L’Inter-LGBT apporte son amical soutien à l’équipe du 190 et invite celles et ceux qui veulent lui manifester le leur à répondre à l’appel aux dons : www.le190.fr/faire_un_don/

L’inter-LGBT appelle l’Etat, la Ville de Paris, le Conseil régional d’Île-de-France, la CNAMTS et tout.e autre partenaire potentiel.e, à apporter leur concours à la poursuite des activités du centre de santé « Le 190 », en matière de financement et de locaux.

L’Inter-LGBT appelle les Agences régionales de santé à financer les dispositifs existants et à soutenir la création de programmes répondant aux besoins identifiés localement. Alors que l’on débattra bientôt d’une stratégie nationale et d’une loi de santé, l’Inter-LGBT appelle le gouvernement et le Parlement à reconnaître la pertinence de dispositifs adaptés à des besoins spécifiques de santé et à permettre qu’ils bénéficient d’un financement pérenne.

Francois Berdougo, porte-parole de l’Inter-LGBT en charge des questions santé

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