L’Inter-LGBT dénonce la nomination de l’Arabie Saoudite à la tête de la commission consultative du Conseil des Droits humains de l’ONU (Genève)
La direction de la commission consultative du Conseil des Droits humains de l’ONU basé à Genève échoit aujourd’hui à l’Arabie Saoudite tristement célèbre pour être l’un des pires en matière de respect des droits humains.
Alors que l’Arabie Saoudite a accepté en juin de renoncer à briguer la présidence du Conseil des Droits Humains pour 2016 c’est aujourd’hui Faisal Trad, représentant permanent de la délégation saoudienne à Genève, qui est désigné par ses confrères en compensation.
L’Inter-LGBT dénonce cette insulte aux ONG et aux militant-e-s des droits humains qui luttent dans des contextes souvent hostiles, parfois au risque de leur vie. Nous ne cessons de dénoncer les outrages quotidiens aux droits et à la protection de tou-te-s : femmes, enfants, étranger-e-s, chiites, gays/lesbiennes/bi-e-s/trans, opposant-e-s politiques, etc. Toutes les minorités sont en danger en Arabie Saoudite.
Comment accorder du crédit au nouveau directeur de la commission qui aura notamment en charge la gestion du recrutement des diplomates du CDH et la supervisation d’expert-e-s en charge de dossiers tels que « les violences faites aux femmes, leurs causes et conséquences », « l’indépendance des juges et des avocats », etc. Comment l’Arabie Saoudite pourrait-elle être qualifiée dans ces domaines alors que les femmes sont invisibiliséés, qu’elle n’accueille aucun-e-s réfugié-e-s, qu’elle condamne à 1000 coups de fouet l’opposant Raif Badaoui ou Ali Al Nimr, jeune ado chiite, à la crucifixion après décapitation ?
Le nouveau roi Salmane se distingue d’ores et déjà par un bilan épouvantable : depuis son accession au trône la monarchie a exécuté plus de victimes que Daesh pourtant si médiatisé ces derniers mois. La peine de mort n’a jamais autant été pratiquée dans un pays qui bafoue quotidiennement les normes internationales en matière de justice pénale et procédurale. Une personne y est exécutée en moyenne tous les 2 jours.
Nous appelons M. Fabius ainsi que la délégation française permanente auprès du CDH de Genève à dénoncer cette mascarade avec une grande fermeté.
Arnaud GAUTHIER-FAWAS, porte-parole aux questions internationales