Encore combien de vies volées pour qu’une politique qui protège les travailleur·se·s du sexe soit enfin adoptée en France ?

Vendredi dernier, le nouveau décès d’une travailleuse sexuelle est survenu à Paris. Jessyca Sarmiento, femme trans migrante, a été mortellement fauchée par un véhicule sur son lieu de travail, dans le Bois de Boulogne. Jessyca étant arrivée en France il y a un an et elle était bien connue du tissu associatif.

Une enquête est ouverte pour faire toute la lumière sur ce drame, mais les premiers témoignages laissent supposer un acte volontaire avec délit de fuite.

L’Inter-LGBT souhaite exprimer son soutien aux proches de la victime ainsi qu’à l’ensemble d’une communauté atteinte par une nouvelle tragédie.

Depuis l’été 2018, marqué par l’assassinat de Vanesa Campos sur les mêmes lieux, les violences envers les travailleur·se·s sexuel·le·s restent nombreuses : ces 6 derniers mois, 10 travailleuses sexuelles qui ont été assassinées sur le territoire.

Combien de personnes devront encore tomber pour que le gouvernement et les autorités locales prennent enfin conscience que la loi pénalisant les clients ou les mesures abolitionnistes locales exposent toujours plus les travailleur·se·s du sexe à l’insécurité ?

Cette mesure, basée sur le modèle suédois déjà controversé, avait été contestée par la CNCDH[1] (Commission nationale consultative des droits de l’Homme) et le Défenseur des droits[2].

En février 2019, malgré une action portée par plusieurs associations dont l’Inter-LGBT, le Conseil constitutionnel avait décidé de ne pas invalider la pénalisation des clients prévue dans la loi « Prostitution » du 13 avril 2016[3].

Fin 2019, 250 travailleur·se·s du sexe ont saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme, avec le soutien de nombreuses autres organisations[4].

Dans ces circonstances tragiques, l’Inter-LGBT rappelle l’importance d’abroger toutes les formes de répressions qui renforceraient la situation de précarité et d’insécurité des travailleur·se·s du sexe.

L’Inter-LGBT appelle à participer à la manifestation et au moment de recueillement qui se tiendra le samedi 29 février au Bois de Boulogne à 16h00.


[1]https://www.cncdh.fr/sites/default/files/14.05.22_avis_ppl_renforcant_la_lutte_contre_le_systeme_prostitutionnel_0.pdf

[2]https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/ddd_avis_20151216_15-28.pdf  

[3] http://strass-syndicat.org/non-classe/la-sante-et-les-droits-sacrifies-sur-lautel-de-la-morale/

[4] http://strass-syndicat.org/actions/loi-prostitution-tds-attaquent-france-cedh/