De l’opposition à la violence : une nouvelle étape dans le débat sur le projet de loi mariage pour tou-te-s ?

COMMUNIQUE COMMUN SOS-HOMOPHOBIE ET INTER-LGBT

InégalitéCe 8 novembre, le Cercle de réinformation parisien soutenu par l’institut Civitas annonçait la tenue d’une conférence intitulée « La question du « mariage » homosexuel » et publiait par la même occasion le visuel promouvant l’événement. On y voit une silhouette aux couleurs de l’arc en ciel braquant une arme sur une famille composée d’une femme, d’un homme et deux enfants. Le visuel a été retiré depuis hier suite au buzz constaté sur les réseaux sociaux. Pour autant, il a été affiché dans les locaux de l’IEP de Paris par des activistes.

Le débat a vu fleurir dans les médias depuis plusieurs mois nombre de déclarations toutes plus abasourdissantes les unes que les autres. Aujourd’hui un nouveau pas semble franchi par ce groupe d’opposant-e-s au mariage pour tou-te-s : faire passer les personnes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans pour violentes et prêtes à prendre les armes contre les familles hétéroparentales. Ceci est inacceptable.

Il est incompréhensible que le mariage pour tou-te-s soit présenté comme menaçant la famille alors que la seule demande des couples de même sexe et des familles homoparentales est d’avoir la même reconnaissance et les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Le projet de loi présenté il y a une semaine en Conseil des ministres vise à permettre aux couples de même sexe de s’unir par le mariage dans les mêmes conditions que les couples de sexe différents jusque lors, et non à créer un mariage « homosexuel ». Il est plus que regrettable que le mariage pour tou-te-s soit encore entendu comme une demande communautariste alors qu’elle est profondément égalitaire et universaliste.

Pris dans son ensemble le visuel associe la violence armée à la revendication du mariage pour tou-te-s ce qui est susceptible d’entrainer des agressions tout particulièrement condamnables. Alors que SOS homophobie n’a jamais reçu autant de témoignages de personnes victimes de violences et discriminations en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, l’association SOS homophobie et l’Inter-LGBT ne peut peuvent que se révolter face à une telle provocation.

SOS homophobie se veut force de soutien et d’accompagnement des victimes, de recensement et de prévention des violences subies par les personnes lesbiennes, gays, bi-e-s, trans ou supposées telles. Aux côtés de l’Inter-LGBT, elle regrette qu’un débat de société visant à questionner l’application du principe républicain d’égalité puisse prendre une telle tournure et dénonce tous les dérapages dont le Cercle de réinformation parisien et Civitas ne sont malheureusement que deux auteurs de plus et qui ne procurent ni gloire ni humanité au débat.

Alors que Najat Vallaud-Belkacem annonçait il y a quelques jours en Conseil des ministres le lancement d’un grand plan d’action contre l’homophobie et la transphobie, nous attendons du gouvernement qu’il condamne chaque dérapage. Nous serons particulièrement vigilant-e-s aux messages envoyés lors des manifestations contre le projet de loi « mariage pour tous » et l’homoparentalité des 17 et 18 novembre à Paris et en régions.