Le 25 juin, nous marcherons aussi pour que vivent nos archives
L’Inter-LGBT agit toute l’année pour l’égalité des droits et l’épanouissement des personnes LGBTQI+ dans un monde plus juste et sans discriminations, qu’elles soient liées au genre, à la race, à la sexualité, à la classe ou au handicap. Comment poursuivre ces combats qui ne sont jamais gagnés comme nous le prouve l’actualité récente si on ne connaît pas son histoire, celle de ses luttes, la force et la diversité de sa culture ? Si on ne sait pas d’où l’on vient ?
Dire que le moment est venu de raconter l’histoire des LGBTQI célèbres ou anonymes, de se souvenir, de célébrer et de partager nos cultures serait inexact. Paris a plus de 20 ans de retard. En 2022, malgré les promesses, la communauté LGBTQI de Paris IDF ne dispose toujours pas d’un centre d’archives LGBTQI + qui nous permette d’aborder fièrement notre présent et notre futur en nous appuyant sur notre passé.
C’est un passé fait de violences, de répressions et d’invisibilisations que sont venus combattre nos luttes, nos mouvements sociaux, artistiques et culturels. Nous puisons notre inspiration dans nos résistances pour notre libération et notre émancipation et pour poursuivre notre quête de changement social et de construction d’un monde plus juste qui prenne en compte notre diversité passée et à venir.
Nous avons besoin d’un Centre d’archives LGBTQI inclusif, accessible et ouvert à tous les publics pour que nos associations, nos membres et toutes les personnes concernées puissent y déposer et faire vivre leurs archives. Les produire aussi. Nous n’avons que trop attendu. Pour cela, il nous faut un espace physique et numérique où conserver nos archives sous toutes leurs formes, où se retrouver et partager un héritage qui se perd chaque jour.
Cela fait plus de 50 ans que les LGBTQI+ rivalisent d’ingéniosité pour créer des lieux ou des centres d’archives. La plupart des grandes métropoles internationales se sont dotées de centres d’archives et de musées ambitieux gérées par les communautés LGBTQI+. A Londres, Queer Britain vient d’ouvrir, le Queer Circle ouvre en juin. New York vient d’annoncer la création de l’American LGBTQI+ Museum, un espace de plus de 22.000 m2 co-financé par les pouvoirs publics comme à San Francisco. Berlin, Amsterdam et tant d’autres villes disposent d’un centre d’archives LGBTQI depuis la fin des années 90. Tous sont financés par de l’argent privé et public.
En 2017, la mairie de Paris a lancé un plan Paris Capitale LGBTQI friendly, Paris ville phare de l’inclusion et de la diversité. Pendant la campagne des municipales de 2020, Anne Hidalgo et David Belliard pour EELV se sont engagés pour un centre financé. En 2021, un vœu unanime a été voté au Conseil de Paris pour qu’ouvre un centre d’archives LGBTQI géré en autonomie par la communauté comme c’est le cas partout ailleurs.
En mars dernier, une subvention lançant la préfiguration du Centre d’archives n’a pas été votée. Pour tenir leur promesse vis-à-vis de la communauté LGBTQI+ de Paris IDF, les politiques mémorielles publiques de la mairie de Paris doivent se traduire par des actes.
L’Inter-LGBT réitère son soutien au projet collaboratif du Collectif Archives LGBTQI+ qui, fort de sa pétition qui a réuni plus de 8.000 signatures, est aussi soutenu à l’international. Depuis 5 ans, le Collectif a su fédérer les collectifs, les associations et les producteurs.trices d’archives.
En plein mois des fiertés et pour rendre ce projet enfin effectif, l’Inter-LGBT lance un appel à tous les partenaires publics (Mairie de Paris, Région Ile de France et ministère de la culture) à fournir un lieu et les financements publics indispensables pour le fonctionnement et le développement du futur centre des archives LGBTQI+.
Le Centre d’archives LGBTQI+ Paris Ile de France, c’est maintenant. Le 25 juin, nous marcherons aussi pour que vivent nos archives.