PMA, promesses et reculades : nous ne sommes (toujours) pas des pigeons !

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 22 AVRIL 2016

Il y a 3 ans, le 23 avril 2013, était adoptée la loi dite « Mariage pour tous » à l’Assemblée Nationale… Mariage, adoption mais sans l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Depuis 3 ans, le gouvernement et le Parti socialiste sont allés de promesses en reculades et de reculades en promesses. Mercredi 20 avril 2016, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’enfance et des droits des femmes, renouait avec cette coutume et annonçait que la « PMA sera un engagement du candidat de la gauche en 2017 ». L’Inter-LGBT répond, comme il y a 2 ans, que les personnes LGBT ne sont pas des pigeons que l’on peut appâter tous les cinq ans, une promesse à la fois.

L’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, promesse du candidat Hollande, devait être comprise dans le projet de loi sur le mariage de 2013, ce qui en aurait fait une grande loi sur l’égalité. Mais elle a été sacrifiée par le manque de volonté politique face aux manifestations des réactionnaires. Aujourd’hui, à l’heure où la PMA n’est toujours pas ouverte à toutes les femmes et où la filiation est encore impossible à établir dès la naissance pour les familles homoparentales, cette nouvelle promesse de la ministre nous exaspère. Le « candidat de la gauche », qui a gagné en 2012 et qui portait déjà cet engagement, a eu 4 années pour le respecter et il lui reste encore 1 an. Pourquoi réactiver encore la mécanique bien huilée des promesses et reculades ? La Ministre a réitéré qu’elle était favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Pourquoi, à une année de l’élection présidentielle, renvoie-t-elle son ouverture à plus tard ? Que fait-elle au juste durant ces 12 mois qui nous séparent de l’élection ?

Aujourd’hui, en France, la PMA est accessible uniquement aux femmes en couple avec un homme. L’Inter-LGBT dénonce cette hiérarchisation des orientations sexuelles qui discrimine les lesbiennes et prive toutes les femmes du droit à disposer de leur corps. L’Inter-LGBT dénonce également la précarisation des familles. L’impossibilité d’établir la filiation dès la naissance plonge les familles homoparentales dans une précarité inacceptable : la mère qui ne l’a pas porté est obligée d’adopter son propre enfant.

Ainsi, le 23 avril 2016, l’Inter-LGBT ne se réjouit pas d’une loi a minima, ni d’une énième promesse, et se mobilise pour que la PMA soit ouverte à toutes les femmes et que la filiation des enfants nés par PMA soit fondée sur l’engagement parental. Nous demandons à la Ministre des Familles, de l’enfance et des droits des femmes d’agir pour que le Président actuel respecte ses promesses, maintenant.

Amandine MIGUEL, porte-parole de l’Inter-LGBT et porte-parole chargée de la Visibilité Lesbienne

Thomas LINARD, porte-parole de l’Inter-LGBT chargé des questions Familles