Un an après le « mariage pour tou-te-s », l’égalité n’est pas encore d’actualité !
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 15 MAI 2014
À l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, et de l’anniversaire de la loi mariage pour toutes et tous, l’Inter-LGBT dénonce à nouveau le climat LGBTphobe qui s’est installé en France depuis l’an dernier et demande aux pouvoirs publics et au Gouvernement une réaction forte face à une situation qui expose encore d’avantage les personnes LGBT aux violences et discriminations.
À l’approche du premier anniversaire de la loi ouvrant le mariage à tous les couples, l’association SOS homophobie vient de publier son rapport annuel 2013, issu des témoignages recueillis via sa ligne d’écoute. Comme le laissait présager le climat exécrable dans lequel s’est déroulé le débat de l’an dernier, le rapport de SOS homophobie pointe une hausse spectaculaire des actes homophobes avec 80% de témoignages en plus par rapport à l’année 2012*.
Si internet est le premier défouloir des homophobes (51% des 3 500 appels reçus concernent actes homophobes sur internet*), il est effrayant de constater que les LGBTphobies sont encore présentes dans tous les champs de la vie quotidienne, aussi bien au travail que dans la famille, à l’école que durant les loisirs, entre voisins que dans les lieux publics. De cette banalisation, liée au climat de haine instauré en France par les mouvements opposés à l’égalité, découle aussi une augmentation significative des agressions physiques qui ont touché plus de 25% des personnes LGBT ces dernières années**. Les adolescent-e-s (-18 ans) et les jeunes (18–24 ans) payent le prix fort : 48% d’entre elles/eux ont été victimes de harcèlement ces dernières années** et 92% affirment avoir déjà été témoins de commentaires ou de conduites négatives envers un-e camarade considéré-e comme LGBT à l’école**.
Ces chiffres sont d’autant plus alarmants lorsque l’on sait que seule une personne sur 5 déclare les insultes, attaques et harcèlements dont elle est victime**.
Face à la gravité de cette situation, il est nécessaire que le Président de la République, le Gouvernement, les parlementaires ainsi que les corps constitués et intermédiaires prennent enfin des mesures fortes pour lutter contre la gayphobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie par :
La réalisation, en partenariat avec les associations, d’une étude annuelle sur les LGBTphobies sur le modèle de ce que fait la CNDH avec son rapport annuel sur le racisme ;
La relance immédiate du plan de lutte contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, initié en octobre 2012 par Najat Vallaud-Belkacem, aujourd’hui au point mort ;
Un engagement réel en faveur de l’éducation.
Contrairement à la stratégie retenue par le gouvernement, qui recherche l’apaisement par l’inaction et le recul, nous pensons que c’est par une lutte active contre toutes les formes de discriminations que la société évoluera vers plus de liberté et plus d’égalité.
* Rapport SOS homophobie 2013
** Enquête LGBT de l’Agence européenne pour les droits fondamentaux 2013
Nicolas RIVIDI et Sylvie FONDACCI, porte-parole de l’Inter-LGBT chargé-e-s de la lutte contre les discriminations
Pour toute question, demande de visuels ou d’interview avec un-e porte-parole de l’Inter-LGBT, n’hésitez pas à vous adresser au service de presse.
Contact presse : Aurore Foursy – presse@inter-lgbt.org – 07 71 08 68 45
P.-S. A propos de l’Inter-LGBT
L’Interassociative Lesbienne, Gaie, Bi et Trans, créée sous le nom de Lesbian & Gay Pride Ile-de-France en 1999, est une Association loi de 1901, membre du Réseau d’Assistance aux Victimes d’Agressions et de Discriminations, de la Coordination Interpride France et de l’ILGA Europe. Regroupant près de 60 associations françaises lesbienne, gaie, bi et trans, l’Inter-LGBT a pour but de lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales. L’Inter-LGBT organise chaque année la Marche des Fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, le Printemps des Assoces (conférence et salon) et d’autres interventions publiques ; elle participe au dialogue politique et social ; elle soutient des projets inter-associatifs et favorise à la fois la visibilité des associations LGBT et l’émergence d’une stratégie collective.