Énième report de la loi PMA et accès à l’avortement : les droits sexuels et reproductifs des femmes et des personnes LGBTI sont toujours sacrifiés en premier !
Jeudi 21 mai l’Inter-LGBT, a appris par les réseaux sociaux le énième le report de la loi bioéthique. Si nous pouvons comprendre un court délai dû à la crise sanitaire, nous nous inquiétons de l’absence d’engagement du gouvernement sur un délai plus précis. Après l’inaction du gouvernement et des parlementaires pour faciliter l’accès à l’IVG, cela révèle encore une fois que les droits sexuels et reproductifs des femmes et des personnes LGBTI importent bien peu.
L’Inter-LGBT est bien consciente de l’impact social de la crise liée au COVID-19, et de la nécessité de prendre des mesures de soutien à la population, dans un contexte où le travail parlementaire est perturbé par les mesures de sécurité sanitaire.
Néanmoins, le report de la loi bioéthique est un choix de priorité politique. Même si le travail parlementaire a dû s’adapter, le gouvernement a fait voter des mesures d’état d’urgence sanitaire qui lui permette de légiférer par ordonnance pour toutes les dispositions urgentes. Nous ne saurions donc accepter un report de plusieurs mois : la loi bioéthique doit être débattue à la rentrée, et ce quel que soit le mode de travail en vigueur au parlement. La loi a déjà été adoptée en première lecture, le travail peut et doit se poursuivre même si tous les élus ne peuvent être présents, d’autant que la situation actuelle peut encore durer des mois, et même des années…
L’Inter-LGBT souligne que cette crise impacte tout particulièrement toutes les femmes, les personnes transmaculines et toutes personnes concernées par la grossesse qui doivent se rendre à l’étranger pour avoir un enfant : lesbiennes, bi·e·s, pan et/ou célibataire en parcours de PMA, femmes et personnes hétérosexuelles nécessitant un double don. Les frontières sont fermées, les transports sont perturbés voire interrompus : la plupart des femmes et des personnes concernées ont dû arrêter leur projet. Pour certaines, ce délai signifie qu’elles ne pourront jamais avoir d’enfant, car quelques mois peuvent faire toute la différence lorsque la fertilité baisse.
L’Inter-LGBT s’insurge que les droits des femmes et des personnes transmasculines ou non binaires soient si peu considérés alors que le pays a pu constater combien les femmes sont en première ligne pour lutter contre l’épidémie, étant largement majoritaire chez les personnels soignants, les enseignants, l’aide à la personne ou encore la grande distribution, en particulier dans les postes les plus exposés, les moins rémunérés.
Alors que les associations féministes tirent la sonnette d’alarme sur les difficultés d’accès à l’IVG depuis fin mars, la seule mesure prise a été une simplification de l’accès à l’avortement médicamenteux, mais sans permettre un avortement jusqu’à 14 semaines. Alors que l’accès aux structures était difficile pendant le confinement et que de nombreuses femmes se retrouvent hors délai sont dans l’impossibilité de se rendre à l’étranger. Une catastrophe sanitaire, sociale et psychologique se prépare dans l’indifférence du gouvernement !
En conséquence, l’Inter-LGBT demande que des mesures d’urgences soient annoncées pour faciliter l’accès à l’IVG et aux services de planification familiale et que la 2e lecture de la loi bioéthique soit programmée pour la rentrée.