Le gouvernement doit cesser tout soutien à l’égard des organisations religieuses anti-LGBT

Au mois d’avril 2019, via une question écrite au gouvernement, le député LREM Raphael Gérard interrogeait le soutien politique et financier (se traduisant par le doublement de la subvention) accordé à l’association catholique anti-prostitution, Mouvement du Nid, à la suite de propos transphobes et homophobes trouvés sur leur site Internet. Il demandait la mise en place d’une « charte de déontologie soit mise en place pour conditionner l’attribution de subventions publiques au respect par les associations concernées des valeurs républicaines de fraternité, d’égalité et de lutte contre tout type de discrimination ».[1]

Sur le site du Mouvement du Nid, les femmes trans y étaient en effet amalgamées à des hommes « qui jouent sur l’apparence féminine en soignant le maquillage et l’habillement » ou à « certains garçons, à l’identité sexuelle incertaine, (qui glissent) vers la féminisation du corps, au prix de pratiques physiquement et psychiquement dangereuses, pour attirer la clientèle ».

Le 7 janvier 2020, après près de 9 mois de réflexion, le gouvernement a enfin publié une « réponse », qui n’est en réalité qu’un agglomérat d’éléments de langage directement puisés dans les rapports d’activité de l’association, sans le début d’une analyse critique, ni sans que les personnes trans ne soient, à aucun moment du texte, citées.

Face à ce déni, rappelons donc que la transidentité n’est pas une pratique sexuelle, mais bien une identité de genre, et que les personnes trans ne cherchent pas à tromper leurs partenaires sexuels pour les « attirer ».

La transidentité, tout comme l’homosexualité, n’est pas une « pratique dangereuse ». En revanche, les personnes trans peuvent être mises en danger lorsqu’elles ne bénéficient pas de parcours de soins de qualité. Les personnes trans et LGBT+ forment une part non négligeable du public des travailleuses du sexe en France, que le Mouvement du Nid est censé accompagner.

L’Inter-LGBT se joint aux inquiétudes exprimées par le député LREM Raphael Gérard, et demande la transparence sur l’attribution des subventions et des agréments. L’argent public doit servir à accompagner des personnes en situation de précarité et non à promouvoir des idéologies niant l’identité et l’autonomie personnelle des individus. La non-réponse du gouvernement publiée le 7 janvier 2020 ne peut donc pas nous satisfaire.


[1] http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-18800QE.htm