Ouverture du don de sang aux Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes
L’Inter-LGBT se félicite de l’ouverture du don de sang aux Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes, mais rappelle qu’il reste du travail à mener pour mettre véritablement fin à la discrimination dont ils sont victimes.
En effet, Madame la Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes vient d’annoncer aux associations que le don de sang total sera possible pour les Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes après une période sans rapport sexuel avec un homme pendant une durée de 12 mois ; une filière de don de plasma sera mise en place avec un ajournement de 4 mois (Pour le don de plasma, le délai de 4 mois est sans relation sexuelle avec un homme ou avec relation sexuelle avec le même partenaire).
L’Inter-LGBT se réjouit que la position qu’elle portait lors des réunions avec le Ministère soit celle de la Ministre ; la position de l’Inter-LGBT fait suite aux débats internes avec les différentes associations la composant. Comme l’a rappelé l’Inter-LGBT, la sécurité transfusionnelle est un critère essentiel d’appréciation de l’organisation du don de sang et les études actuelles ne permettent pas d’apprécier le risque d’une ouverture avec les mêmes critères que celle du reste de la population. D’autre part la prévalence au VIH est plus élevée chez les Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes que chez les Hétérosexuels. L’orientation sexuelle en elle-même ne sera enfin plus un critère d’exclusion.
Néanmoins, nous sommes bien conscients que si cette ouverture profitera à quelques Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes et quelques Bisexuels n’ayant pas eu de relations avec un homme depuis longtemps, la plupart des Gays sexuellement actifs, seront de facto toujours éloignés du don de sang. C’est pourquoi nous avons demandé à ce que des données scientifiques soient recueillies pendant un an afin de revoir les critères d’exclusion, avec une réduction du temps d’ajournement à 4 mois, tout en maintenant la sécurité transfusionnelle d’aujourd’hui. Nous serons vigilants sur la mise en œuvre de cette révision.
Nous rappelons que nous avons aussi invité le Ministère à travailler sur la formation des professionnel-l-e-s et plus largement l’amélioration des questionnaires et des entretiens avec tous les donneurs. D’autre part, il nous semble important de travailler à ce que les donneurs qui sortent des critères d’inclusion soient mieux accompagnés, notamment vers les offres de dépistage. Une interrogation subsiste sur la responsabilisation des donneurs et ses conséquences dans le cas d’une transmission du VIH, point abordé avec la DGS mais resté à ce jour sans réponse. Nous espérons vivement que ces mesures ne seront pas oubliées et ne restent pas lettre morte.
Michel Mangin, délégué de l’Inter-LGBT en charge des questions de santé
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