17 janvier 2015 : anniversaire des 40 ans de la loi sur l’avortement
Le 17 janvier 2015, la loi sur l’avortement aura 40 ans. Cette avancée historique de la société ne doit pas faire oublier que le combat des femmes à disposer de leur corps est un combat permanent. Que cela soit pour avorter (IVG) ou pour procréer (PMA : Procréation Médicalement Assistée).
Aujourd’hui en France, c’est d’une manière insidieuse que le droit à l’avortement libre et gratuit est mis en danger. Les politiques d’austérité ont ainsi entrainé la fermeture de 5% des établissements publics et de 48% des établissements privés pratiquant l’IVG au cours de ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total (1). Ces fermetures interdisent de fait l’accès à l’IVG dans certains territoires. Parce que toute remise en cause du droit à l’avortement réduit les femmes à une fonction reproductive, elle impacte toutes les femmes, qu’elles soient hétérosexuelles, lesbiennes, bisexuelles et trans. En leur déniant la liberté de décider pour elles-mêmes, la remise en cause du droit à l’avortement entretient les femmes dans une position d’infériorité et dans un statut d’infantilisation par rapport aux hommes.
Quant à la PMA, elle n’est toujours pas ouverte aux couples lesbiens et aux femmes célibataires. Cette interdiction est non seulement une discrimination faite aux femmes qui ne sont pas en couple avec un homme mais aussi une entrave au droit à disposer de son propre corps et ce, indépendamment de l’aval d’un homme. L’ouverture de la PMA se situe dans la lignée de l’ouverture à l’IVG : toute femme doit pouvoir disposer librement de son corps, que ce soit pour procréer ou pour avorter. Aujourd’hui, les femmes célibataires ou en couple avec une femme font face aux mêmes obstacles que rencontraient les femmes voulant avorter avant le droit à l’IVG en France. Pour celles qui en ont les moyens : fuite à l’étranger dans les pays où la PMA est autorisée, ou, pour celles ne pouvant avoir recours à des PMA à l’étranger : pratique artisanale. Ces PMA dites « artisanales » (indépendamment de tout encadrement médical) exposent les femmes à de nombreux risques de santé et de violences. Ainsi, de la même manière que l’IVG, l’ouverture de la PMA à toutes les femmes est aujourd’hui une urgence sanitaire.
L’Inter-LGBT s’engage fermement pour le respect du droit de toutes les femmes et des personnes trans à disposer de leur corps. Autant pour l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), que pour celui à la procréation médicalement assistée (PMA) ou pour un parcours de transition. La libre disposition de soi renvoie aux libertés fondamentales ainsi qu’à la lutte pour l’émancipation de toutes les personnes.
RDV avec le cortège de l’Inter-LGBT le samedi 17 janvier à 14h30, à Bastille, dans la manifestation nationale organisée lors des réunions unitaires du CNDF (Collectif National pour les droits des femmes).
Amandine MIGUEL, porte-parole de l’Inter-LGBT et déléguée en charge de la Visibilité Lesbienne
Contact presse Aurore Foursy – presse@inter-lgbt.org – 07 71 08 68 45
(1) Rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes relatif à l’accès à l’IVG dans les territoires, 07/11/2013.